Pour vivre la Communion

Une passionnante expérience de vie fraternelle

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  • Vivre ensemble, s’aimer en vérité, se pardonner,s’entraider (tout le monde participe aux différents services).
  • Des temps forts marqués par les grandes fêtes liturgiques et la créativité artistique :sketchs,danse, musique, sport.

A l’Ecole Jeunesse Bonheur, se vit une passionnante expérience de vie communautaire et fraternelle qui marque tout jeune qui y passe une année ; une expérience suscitant d’autant plus d’admiration que les facteurs habituels de divisions dans la société – mixité, diversité des provenances, des cultures, des âges, des tempéraments, des goûts, des rites liturgiques et des sensibilités religieuses1 ainsi que la différence des niveaux de vie spirituelle – sont ici transformés en facteurs de cohésion et d’enrichissement, et comme tels, mis à contribution pour la construction de la communauté. Dans l’Ecole, l’autre est vraiment une richesse selon la belle affirmation d’Antoine de Saint-Exupéry : « Si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis ». Mais cet enrichissement réciproque dans la plus grande diversité ne tombe pas du ciel. Il est rendu possible par toute la vie spirituelle de la maison et par un certain nombre de facteurs sur lesquels il importe de s’arrêter : le pardon, le célibat d’amour, les fraternités, et les différents services accomplis ensemble dans un esprit de famille.

Chaque soir, en effet, après les complies, conformément à la Parole du Seigneur « Emportez-vous, mais ne commettez pas le péché : que le soleil ne se couche pas sur votre colère » (Ep 4, 26), tous ceux qui ont eu un différent dans la journée se rapprochent l’un de l’autre pour échanger individuellement le pardon du Seigneur.

Cette démarche de pardon est vécue aussi de façon communautaire par toute l’Ecole une fois par trimestre, avant les fêtes de Noël et de Pâques et avant la dispersion des grandes vacances. Cette fois-ci, le pardon est vécu par chacun avec tous les autres membres de l’Ecole et prend en compte même des offenses inconscientes et les plus petites indélicatesses qui ont pu entacher la vie communautaire durant l’année. Ce pardon régulièrement donné et reçu constitue un véritable pansement qui répare les petites fissures de la communauté et lui permet de toujours refaire peau neuve – surtout à Noël et à Pâques –, après les égratignures inévitables dans une vie communautaire aussi intense.

Par ailleurs, pour laisser place à un amour juste, pendant la messe d’ouverture de l’année à Jeunesse Bonheur, messe au cours de laquelle l’évêque remet à chacun des jeunes le Livre de vie de l’école, ces derniers prennent l’engagement, entre autres, de vivre l’année comme des frères et sœurs dans une famille, et donc sans relation amoureuse. Cet engagement dit « célibat d’amour » officiellement pris devant le Pasteur du diocèse crée effectivement dans l’Ecole une ambiance de famille, une vie d’amour vrai et fraternel dans la plus grande liberté des enfants de Dieu, sans masque ni jeu de séduction. Vécue aussi par respect pour ceux qui pensent à la vie consacrée religieuse ou sacerdotale, ce « célibat d’amour » laisse le cœur vraiment libre et disponible pour Dieu à qui cette année est donnée ; libre et disponible aussi pour tous les frères et sœurs. Du coup, il permet à chacun de confirmer, de préciser ou de discerner sa vocation dans la lumière de Dieu en soumettant concrètement ses sentiments à l’épreuve du temps. Les jeunes y découvrent une nouvelle manière d’aimer et d’être aimés, qui façonne leur personnalité tout entière.

Un troisième élément de la communion à l’Ecole Jeunesse Bonheur consiste dans la participation de tous aux différents services. Ce sont, en effet, les jeunes eux-mêmes qui font ‘tourner’ la maison. Répartis en petites fraternités, ils assurent, dans une ambiance fraternelle, les différents travaux.

Mais cette répartition en fraternités n’est pas simplement pour une raison pratique, celle de faciliter la distribution et l’exécution des tâches à accomplir. Elle constitue un élément à part entière de la vie communautaire dans l’Ecole. Elle permet une authentique vie fraternelle dont personne ne soit en marge. Ainsi chaque trimestre, des fraternités sont constituées et fonctionnent comme de petites communautés de vie à l’intérieur de la grande communauté de l’Ecole. En plus des services dont nous venons de parler, ces fraternités – qui sont trimestriellement reconstituées – prennent des temps ensemble : certains repas ; des moments de prière comme les Laudes du jeudi et la lectio divina du vendredi soir – ; quelques détentes et sorties ; toutes choses qui soudent leur cohésion.

Joyau de la vie à Jeunesse Bonheur, la vie fraternelle est aussi agrémentée par les moments de détente communautaires – sport ou balades –, les temps forts de créativité artistique et les « veillées-pays » du samedi soir qui sont des occasions, pour les uns, de découvrir les pays des autres, aussi bien à travers une présentation théorique que concrètement à travers le décor, la cuisine, la musique, les danses de ces différents pays.


1 Rappelons que Jeunesse Lumière est une École catholique internationale. Comme telle, elle accueille tout jeune chrétien qui veut y venir, qu’il soit de rite latin ou oriental. L’École reçoit aussi des jeunes orthodoxes. En JL 19 (2002-2003), toute la promotion était de rite catholique latin sauf deux Libanaises de rite maronite. S’agissant des autres confessions chrétiennes, il faut dire que l’Eucharistie quotidienne et la dimension mariale de la spiritualité Jeunesse Lumière seraient trop difficiles à vivre pour des protestants. Quant aux anglicans, la question ne s’est jamais posée, mais l’amour du Pape propre aux catholiques pourrait leur poser problème.

JL à Toulouse